Pourquoi un EAP ?

Esprit large

On peut définir un EAP comme un « écosystème qui aide à construire et organiser son apprentissage [1] ». J’ai choisi d’agréger un tel environnement sous forme de site Web pour faciliter ma formation permanente, au sens « apprendre tout au long de sa vie ». Cette démarche s’inscrit dans le cadre de ma reconversion de professeur d’informatique en professeur documentaliste.

Cet environnement centralise :

  • la veille et la collecte d’informations, cf. les rubriques actualités et ressources
  • des questionnements et des productions de ressources (commentaires, synthèses, mises en perspective…), cf. la rubrique billets
  • la collaboration et l’expérimentation avec d’autres personnes, cf. la rubrique billets (commentaires, partage, listes de diffusion…)

Ces axes de travail sont déclinés pour chaque centre d’intérêt* : info-documentation, EMITICE, modèles de l’apprendre et pédagogie au sens large.

L’état d’esprit qui m’anime ici est fondamentalement la pratique et l’écoute :

  • pratiquer pour apprendre et apprendre à apprendre
  • écouter pour raisonner, douter et changer d’avis [2]

Pratiquer c’est ici lire, comprendre, retenir, réfléchir, dialoguer, classer… avec le soucis de synthétiser, transmettre, reformuler, collaborer…
L’EAP induit une approche évolutive des savoirs car les contextes et les situations d’apprentissage sont nombreux.
Pour peu que l’on y soit attentif, il empêche une vision trop figée des connaissances [3].

Un écueil de ce type d’environnement numérique est de confondre l’outil avec l’apprentissage car cliquer n’est pas raisonner : « collecter n’est pas mémoriser, lire n’est pas comprendre [4]».
Cela reste vrai hors environnement numérique mais la richesse des réseaux d’information aujourd’hui accessible ainsi que leur densité d’utilisation obligent, pour construire un EAP pertinent et efficient, attention et intensions.

La création de cet environnement nécessite « veille et pratique » permanente des outils qui le compose aujourd’hui ou qui le composeront demain. La réalisation de l’EAP est donc en soi déjà riche en source de motivation et interactions diverses.

A voir : de Patrick Giroux, réflexion sur les EAP (mars 2018).
(*)
EMI : Education aux Médias et à l’Information
TICE : Technologies de l’Information et de la Communication pour l’Enseignement


Sources
[1] THOT CURSUS, L’environnement personnel d’apprentissage : les relations avant les outils. Christine Vaufrey. 28 janvier 2013, révisé 20 octobre 2013. En ligne (consulté le 15 avril 2016)
[2] FAVRE, Daniel. L’addiction aux certitudes : Ce qu’elle nous coûte et comment s’en sortir. Ed. Yves Michel, Société Civile. 2013.
[3] PEDAGOTIC, L’EAP: une plateforme technologique comme tremplin pédagogique. Étienne Bouchard. 5 juillet 2011, révisé le 26 août 2011. En ligne (consulté le 15 avril 2016)
[4] MOOC EFAN EMI, Environnement d’apprentissage personnel et éducation aux médias et à l’information. Victoria Pérès-Pérès-Labourdette et Céline Dran. 11 janvier 2016. En ligne (consulté le 03 décembre 2015)


Pourquoi « Littératie » ?

Parce que la Littératie

… est  fondamentalement sous-tendue par une conception humaniste, pragmatique  et universaliste du droit à l’éducation, dessinant les contours d’une éducation  émancipatrice de l’individu confronté à l’information vue comme une source de pouvoir. (Lehmans, 2014  )

Parce que la Littératie

Suppose une continuité de l’apprentissage pour permettre aux individus d’atteindre leurs objectifs, de développer leurs connaissances et leur potentiel et de participer pleinement à la vie de leur communauté et de la société tout entière (IFLA, 2011 )

Parce que la Littératie c’est

L’intérêt, l’attitude et la capacité des individus à utiliser les outils socioculturels incluant les technologies d’information et de communication pour accéder, gérer, intégrer et évaluer l’information, pour construire des nouveaux savoirs et pour communiquer avec les autres afin de participer de façon efficace à la vie en société (OCDE, 2000 )

Parce qu’elle est en constante évolution, éthique, critique (Chevillotte, 2005 ), et plurielle, autant que tous les domaines de la vie (Barton, Hamilton, 2010  )


En cas de problème d’affichage…

Si rien ne s’affiche dans certaines zones de ce site c’est surement parce qu’un module anti-traceur ou un paramétrage du navigateur bloque l’affichage. Le but de ce site, en tant qu’EAP, est justement d’agréger plusieurs services en ligne, comme Twitter, Diigo, Inoreader etc.

Il suffit donc d’autoriser ces services dans le paramétrage du navigateur ou du module anti-traceur pour que tout fonctionne normalement. La liste de ces services, mise à jour en fonction de l’évolution de l’EAP, est visible dans la carte heuristique du billet Architecture de l’EAP.


Architecture de l’EAP

Ce site, en qualité d’EAP, sert à agréger les services en ligne qui facilitent mon apprentissage. Autrement dit une grande partie de son contenu est automatiquement alimenté par ces services (Diigo, Inoreader, Twitter, Youtube etc.). Une veille régulière à propos de ce type de services peut m’amener à en changer (plus adapté à mes besoins, perte de fonctionnalités etc.). La carte interactive ci-dessous est mise à jour en fonction de leur évolution et permet de voir comment est architecturé l’EAP.

Si une zone du site semble vide (aucun affichage), c’est sans doute lié au problème décrit dans le billet En cas de problème d’affichage…

Carte interactive : molette de la souris pour zoomer/dézoomer, clic sur les petits cercles pour plier/déplier les éléments, survol d’icône pour voir l’infobulle correspondante…


Daniel Favre : 19 Clés pour favoriser l’apprentissage

Daniel Favre [1] fait pour moi parti depuis longtemps, de ces précieux phares qui aident à se repérer dans la tempête. Par exemple au travers de son ouvrage « Cessons de démotiver les élèves, 19 clés pour favoriser l’apprentissage » [2]. Passons sur la première partie du titre, accroche souhaitée par l’éditeur, car la deuxième est beaucoup plus prometteuse. Les 19 clés proposées sont extrêmement riches, précises et concrètes.

Dans la clé n°5 il explique comment le cerveau fonctionne avec trois systèmes de motivation, à la fois complémentaires et/ou antagoniste : sécurisation (SM1), innovation (SM2) et addiction (SM1p). SM1 pousse vers le connu et le maîtrisé (sécurité et stabilité), SM2 est le désir d’autonomie et de rencontres transformatives, quant au plaisir donné par SM1p, incompatible avec SM2, il est associé à la recherche et au maintien d’une dépendance externe (qui parasite SM1). Cet extrait explicite les dangers de la référence externe :

Aujourd’hui dans nos écoles, la stratégie scolaire de l’élève se ramène souvent à la résolution du problème suivant : comment obtenir le maximum de points avec le moins de fatigue (ou de risque) possible, ou comment obtenir la reconnaissance du monde extérieur pour être assuré d’avoir une place dans ce monde. Un certain nombre d’habitudes amènent ainsi les élèves à se conformer à l’attente implicite de l’école. Cette recherche de la conformité les éloigne du plaisir d’apprendre et les place exagérément en référence externe (« Je ne travaille que si ça me rapporte des points, un soutire… ») et s’oppose donc aux nouvelles missions explicites des enseignants : aider les élèves à devenir plus autonomes et plus responsables.

Il précise dans la clé n°6 (p. 48) que l’apprentissage n’est pas possible sans que ne se produise une déstabilisation cognitive et affective, sachant que cognition et émotion ne sont pas dissociables (cf. clé n°2) ». Ce qu’il illustre au travers de cette courbe d’apprentissage (p. 49) :Voilà un schéma qui me semble important d’expliquer aux élève, faîtes le test et vous aurez à coup sûr (j’ai pu l’expérimenter), comme le cite Daniel Favre, une remarque du type « Pourquoi on ne nous l’a pas dit plus tôt ? ».

A lire aussi absolument : Eduquer à l’incertitude – Elèves, enseignants : comment sortir du piège du dogmatisme ? 

[1] Professeur en sciences de l’éducation (FDE et ESPE Montpellier) et neurobiologiste.
[2] Préférer la deuxième édition de 2015 (19 clés) à celle de 2010 (18 clés)


Lecture Jeune « Sciences et lecture »

Ultra

Dans le cadre du lancement de l’Observatoire de la lecture des adolescents, le numéro 165 (mars 2018) de la revue Lecture Jeune présente un dossier très intéressant sur les sciences et la lecture. L’édito signale notamment que « les médiations concernent davantage la lecture dite plaisir » que la lecture didactique. Alors même que des études montrent que c’est une pratique réellement présente chez les jeunes : 2ème position chez les 13/19 ans (Junior-Connect-Ipsos 2014) et 59% chez les 15-24 ans (CNL 2014) qui lisent pour apprendre de nouvelles choses.

Le dossier propose :

Un focus parle de travailler ensemble pour les sciences, avec par exemple deux associations Toulousaines, Délires d’encres et Science animation ainsi qu’un vivier d’expérimentations à retrouver sur le site de la FILL  (*). Enfin j’ai eu un coup de cœur pour le Jeux de débats pour adolescents sur des questions science société de l’association L’Arbre des Connaissances , avec un prochain « Jouer à débattre » prometteur, sur l’intelligence artificielle.

(*) Fédération interrégionale du livre et de la lecture


Mise en œuvre de projet BYOD

Expressions - Elisa Cossonnet (papier, encre, 24x19cm)

Expressions

Fin 2016 j’ai pu suivre l’excellent Mooc « Éducation par la recherche : neurosciences à l’École », où a été abordé la problématique du BYOD (Bring Your Own Device*). Il n’a pas été simple d’obtenir une réponse pratique directement opérationnelle, pour permettre aux élèves d’utiliser leur smartphone en cours dans le cadre d’un projet pédagogique, le sujet est délicat. Heureusement, un principal de collège inscrit au Mooc a pu témoigner de son expérience dans le forum dédié. Je me permets de reproduire ici un extrait :

Je peux expliquer ce qu’en tant que principal, j’ai dû faire pour accompagner une enseignante d’Italien à mettre en œuvre un projet BYOD. C’est indispensable de cadrer dans ce sens.
1. Nous sommes passés par la CARDIE Cellule Académique de Recherche et Développement pour l’Innovation et l’Expérimentation. Ceci est important car sous couvert d’être innovant et expérimental, un projet se voit accordé des dérogations par rapport à la loi.
2. Le CA doit valider également ce projet qui déroge à son propre règlement intérieur.
3. Une charte de bon usage qui engage élèves, familles et collège à utiliser le matériel numérique à des fins pédagogiques et décrites spécifiquement.
4. Pour être clair et transparent, le collège indique sur son site la pratique de ce projet cadré et dérogatoire. Ainsi, tout le monde est au courant, les élèves savent pourquoi certains de leurs camarades peuvent utiliser ce matériel et dans quelles conditions. Avec
toutes ces précautions, le projet est totalement valide, viable et reconnu. Je confirme en plus que c’est un magnifique projet avec beaucoup d’engagement de la part de l’enseignant et des élèves !! Nous avons eu également des retours positifs de familles qui ont vu à travers cette expérimentation une manière intelligente (je cite) d’utiliser un
portable (qui n’est plus seulement un téléphone mais un mini-ordinateur !). [1]

J’ai ajouté cet extrait à la fin d’un document très intéressant produit par l’équipe du Mooc : « BYOD, des premières interrogations à l’envie d’aller plus loin » .

Je reviens aujourd’hui sur le sujet du BYOD car le ministère de l’éducation nationale vient de publier un guide des projets pédagogiques BYOD qui devrait sans aucun doute faciliter ce genre d’initiatives.

(*) En version française : AVEC (Apportez Votre Équipement
personnel de Communication) ou AVAN (Apportez Votre Appareil Numérique).

[1] Source : discussion semaine 3, ingénierie de projet (participant dl30).


EMI « un enjeu prioritaire à partager »

Michel Reverchon-Billot (ancien IGEN EVS*), a réalisé une série d’interventions, notamment dans les académies de Bordeaux et Paris, sur le thème de « L’Education aux Médias et à l’Information, un enjeu prioritaire à partager« . Ces interventions particulièrement éclairantes, sont intéressantes pour saisir l’esprit de l’EMI, les enjeux qu’elle sous-tend et les éléments importants pour sa bonne mise en œuvre.

(*) Aujourd’hui directeur général du CNED